Les conséquences possibles de l’exploitation des terres rares…

Les terres rares étant des sous-produits de ressources minières, l’obtention d’un produit pur est un processus extrêmement long, gourmand en ressources naturelles et polluant.

Destruction de la végétation naturelle et des terres agricoles

L’activité minière pour extraire des terres rares de type ion engendre la destruction du couvert végétal du site ainsi que le décapage de la couche de terre végétale pour atteindre le minerai et extraire les oxydes de terres rares. Une fois le site d’extraction abandonné, aucune végétation naturelle ne subsiste (ce qui favorise le lessivage des sols), seulement des excavations et des déchets. Les sites d’exploitation minière s’implantent naturellement sur de précieuses surfaces agricoles.

Dégradation des sols

L’extraction de chaque tonne d’oxydes de terres rares produit de 1300 à 1600 m3 de déchets d’excavation. Si des mesures de protection de ces quantités importantes de déchets ne sont pas mises en œuvre, des pluies torrentielles sont susceptibles de faire raviner des mélanges de boue et de pierres sur les terres agricoles, envaser les rivières, les bassins, les réservoirs et polluer les ressources en eau. Cette étude montre que l’érosion des sols dans les zones de stockage des déchets est très importante, atteignant 41800 T/m2, ce qui est 50 fois supérieur à ce qu’elle était sous le couvert végétal initial. Pour endiguer ces effets néfastes à l’environnement, une revégétalisation adéquate du site est nécessaire.

Effets sur la qualité de l’eau

L’activité minière pour extraire des terres rares de type ion nécessite l’utilisation de grandes quantités de sulfate d’ammonium et d’acide oxalique. Pour produire une tonne d’oxydes de terres rares, il est nécessaire d’employer de 6 à 7 tonnes de sulfate d’ammonium et de 1,2 à 1,5 tonnes d’acide oxalique. Les boues générées par les déchets de cette activité minière absorbant une part importante de ces solutions d’extraction, des eaux acides suintent constamment des sites de stockage des déchets, ce qui modifie le pH, augmente l’oxygène consommée chimiquement et envase des eaux de la rivière voisine, qu’il pleuve ou non.

Production de déchets radioactifs

L’augmentation de la demande en terres rares conduit à l’extraction d’éléments lourds de terres rares à partir de la Bastnaésite et de la Monazite ce qui a pour effet de libérer d’importantes quantités d’éléments radioactifs. Un cas emblématique fut celui de la rafinerie de terres rares de Bukit Merah en Malaisie exploitée pour le compte de Mitsubishi entre 1982 et sa fermeture en 1992 suite à l’apparition de nombreux cas de leucémies et de naissances avec malformations. La mise en décharge illégale des déchets radioactifs de la rafinerie est la cause de ces impacts sur la santé des populations locales. La décontamination ne commencera qu’en 2003. Mais début 2012, des taux anormalement élevés de radioactivité ont été relevé sur le site et ses alentours.
Ce n’est pas le cas dans les argiles contenant des terres rares à « ion-absorption » (comme dans le sud de la Chine) qui ne contiennent pas d’éléments radioactifs. Il est recommandé aux autres pays de pousser leurs investigations dans ce type de support argileux ou de prévoir dans toutes les étapes du processus d’extraction, de séparation et de remise en état des sols, un traitement prenant en compte ces déchets radioactifs.

Les effets sur la santé

Pour ce qui est de l’aspect santé, une brochure de l’INRS (infosud.org) (Institut National de Recherche et de Sécurité) sur l’exposition professionnelle aux poussières de terres rares montre que l’exposition aux poussières issues de l’exploitation de ces minerais peut être susceptible d’entrainer des pathologies pulmonaires si des précautions ne sont pas prises pour limiter le niveau de poussière sur le lieu de travail. Le peu d’études et de recul sur l’exploitation des terres rares entraînerait dans nos pays des mesures préventives relevant du principe de précaution. Comme nous l’avons vu plus haut, l’utilisation d’eau contaminée par l’activité minière d’extraction ou de séparation des terres rares peut également avoir de graves conséquences pour la santé (leucémie, malformations). La meilleure preuve est que les autorités chinoises en interdisent complètement l’usage dans les zones concernées.

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